Publications connexes

Mai 2018 - Recension de l’ouvrage Trans de Rogers Brubaker par Sarah Mazouz

Disponible sur La Vie des Idées

Dans un ouvrage incisif, dense et stimulant, le sociologue Rogers Brubaker s’interroge sur les raisons qui font que, dans les États-Unis aujourd’hui, l’acceptation sociale des situations transgenres n’a pas d’équivalent dans les cas « transraciaux ».

La recension peut être consultée ici.

 

 

 

Mars 2018 - Actualités de la sociologue Sarah Mazouz

 

Entretien avec Sarah Mazouz dans le Webzine Vivre ensemble : Républicanisme et altérité – sortir du « secret public »

"Dans cet entretien, Sarah Mazouz, sociologue au CNRS et auteure de La République et ses autres. Politiques de l’altérité dans la France des années 2000 (Lyon, ENS Éditions, 2017), analyse les effets de l’indifférence manifestée par l’État français à l’égard de différents groupes de citoyens. Elle explique surtout comment une indifférence à l’égard de l’origine et de la couleur conduit à des assignations qualifiées de racialisantes. D’importants enjeux d’exclusion peuvent ainsi être mieux analysés."

L’entretien complet est disponible ici.

Compte-rendu de l’ouvrage La République et ses autres par Pauline Picot dans Le Mouvement social (mars 2018)

"Le livre de Sarah Mazouz, adapté d’une thèse de sociologie, est le résultat d’une riche enquête de terrain ethnographique et d’une analyse de deux politiques publiques rarement traitées ensemble : la politique de la nationalité, via la naturalisation, et la politique de lutte contre les discriminations. L’auteure interroge ainsi la notion d’égalité républicaine : si l’analyse de la procédure de naturalisation permet d’aborder la frontière entre national et étranger littéralement en train de se faire – puisqu’elle nous donne à voir la façon dont le pouvoir discrétionnaire de l’administration s’exerce – il est également question des frontières internes, à travers les politiques antidiscriminatoires dont l’objectif premier, mais progressivement délaissé, était de réparer une « inégalité raciste » entre citoyens français."

Le compte-rendu détaillé est accessible ici.

 

 

Août 2017 - "Technocrats’ Compromises: Defining Race and the Struggle for Equality in Brazil, 1970–2010", par Brenna Marea Powell et Graziella Moraes Silva

This article focuses on census policy-making by analysing the decision-making processes behind the apparent stability of Brazilian racial categories within a context of multiple changes in racial politics and policies over the last four decades (1970–2010). Empirically, we rely on archival material, survey and census data, as well as key informant interviews with senior technocrats from the Instituto Brasileiro de Geografia e Estatística (Brazilian Institute for Geography and Statistics, IBGE). Our findings show the central role of technocratic actors in shaping and giving meaning to these categories in a context of uncertainty about the most valid approach to measurement. Their role is particularly evident in IBGE’s early application of the negro category to the non-white population and repeated rejection of the moreno category. Beyond technical expertise, these census officials navigated various professional, political and ideological motivations. We develop the concept of technocratic compromise to capture census officials’ decision-making process and underscore its importance to explaining census policy outcomes.

 

Juillet 2017 - "The failure of the importation of ethno-racial statistics in Europe: debates and controversies" par Patrick Simon

The 2010 census round has shown a significant growth in the number of countries collecting ethnic and racial data as a consequence of the increasing consciousness of their internal ethnic diversity and to implement more active equality policies addressing ethno-racial discrimination. However, Europe is not part of this dynamic: almost nothing has changed on the ethnic statistics’ frontline in between the two census rounds. This article addresses some of the justification for the enduring resistance of “statistical blindness” to ethno-racial diversity in Europe, locating it mainly in the strategy to erase race from the public sphere as a leverage to combat racism. The limits of this strategy in the context of mass migration from former colonial empires where racial subordination and classification have been produced and developed are discussed. Europe should ultimately face its past domination (rebranded but still active today) without silencing its consequences.

 

 

Juillet 2017 - Counting Americans: How the US Census Classified the Nation, par Paul Schor

How could the same person be classified by the US census as black in 1900, mulatto in 1910, and white in 1920? The history of categories used by the US census reflects a country whose identity and self-understanding--particularly its social construction of race--is closely tied to the continuous polling on the composition of its population. By tracing the evolution of the categories the United States used to count and classify its population from 1790 to 1940, this book shows that, far from being simply a reflection of society or a mere instrument of power, censuses are actually complex negotiations between the state, experts, and the population itself. The census is not an administrative or scientific act, but a political one. Counting Americans is a social history exploring the political stakes that pitted various interests and groups of people against each other as population categories were constantly redefined. Utilizing new archival material from the Census Bureau, this study pays needed attention to the long arc of contested changes in race and census-making. It traces changes in how race mattered in the United States during the era of legal slavery, through its fraught end, and then during (and past) the period of Jim Crow laws, which set different ethnic groups in conflict. And it shows how those developing policies also provided a template for classifying Asian groups and white ethnic immigrants from southern and eastern Europe--and how they continue to influence the newly complicated racial imaginings informing censuses in the second half of the twentieth century and beyond.

 

Mars 2017 - La République et ses autres : politiques de l’altérité dans la France des années 2000, par Sarah Mazouz

La France a-t-elle peur de ses autres ? En revenant sur les discours et les pratiques qui se formalisent depuis une quinzaine d’années, cet ouvrage interroge les « politiques françaises de l’altérité ». À partir d’une double enquête ethnographique conduite dans les dispositifs étatiques de lutte contre les discriminations raciales et dans les bureaux de naturalisation d’une grande ville de la région parisienne, elle montre comment s’articulent dans l’espace social immigration, nation et racialisation. Par l’analyse de ces deux politiques publiques, elle questionne les processus d’inclusion et d’exclusion à l’intérieur même du groupe national (via l’examen des modalités prises par l’anti-discrimination) et à l’extérieur, entre le national et l’étranger (à travers l’étude des pratiques de naturalisation). Ce faisant, elle s’attache à saisir la relation paradoxale qui lie la République à ses autres et les logiques plurielles qui concourent à la production de l’ordre national.

 

Janvier 2017 - Dossier "La question raciale aux États-Unis", sous la direction de Daniel Sabbagh

L’actualité de la « question raciale » aux États-Unis est on ne peut plus manifeste, comme en témoignent l’émergence du mouvement Black Lives Matter en réaction à des faits de violence policière trop nombreux et trop graves pour être réduits au rang d’anomalies, ou encore la victoire surprise d’un candidat ayant tenu des propos pour le moins stigmatisants à l’encontre de la minorité hispanique à l’issue de l’élection présidentielle de novembre 2016. À juste titre, ces événements récents ont suscité d’abondants commentaires. Ils ne constituent toutefois que les signes les plus frappants de la pérennité d’un problème aux multiples facettes, sur lequel les textes ici rassemblés de Juliette Galonnier, Ann MorningDaniel Sabbagh et Richard Thompson Ford, viennent apporter des éclairages complémentaires.

 

Mai 2016 - "Causalisme et contextualisation : sur les usages de la biologie par les sciences sociales" par Carole Reynaud-Paligot et Sébastien Lemerle

L’articulation des sciences de la vie aux sciences sociales est une question qui n’a cessé de susciter interrogations et débats durant la dernière décennie. À partir de quatre exemples (neurosciences sociales, naturalisme social, épidémiologie des représentations et génétique comportementale), l’article traite du type de dialogue existant de nos jours entre ces deux champs de connaissance. Il aborde ensuite deux questions paraissant concentrer les principaux problèmes : celle des régimes de causalité en vigueur dans les deux approches et celle de la relation entre facteurs biologiques et « contexte » social. Enfin, il montre que ces débats n’épuisent pas toute de la réflexion que les sciences sociales doivent mener au sujet du bio-naturalisme, qu’il soit théorique ou appliqué.

 

Janvier 2016 - "La discrimination dans l’accès à l’éducation : les leçons de la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’homme" par Julie Ringelheim

Cet article analyse l’évolution récente du droit européen de la non-discrimination qui, marquée par la consécration de la notion de discrimination indirecte, permet de porter un nouveau regard sur le problème des inégalités en matière scolaire. La jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’homme en témoigne. Depuis 2007, la Cour a rendu plusieurs arrêts importants touchant au problème de la discrimination subie par les enfants roms au sein du système scolaire de divers pays, qui se traduit par différentes formes de ségrégation de fait. Mais la portée de cette jurisprudence dépasse le cas particulier de la minorité rom.

 

Novembre 2015 - Race, racisme, discriminations : anthologie de textes fondamentaux, dirigé par Magali Bessone et Daniel Sabbagh

La race n’est-elle qu’une chimère — une fiction collective aux effets pernicieux —, ou bien un concept nécessaire à l’analyse et à l’éradication éventuelle du racisme et de ses conséquences ? Cette catégorie ambiguë relève-t-elle de la biologie ou bien renvoie-t-elle à une réalité de nature socio-politique ? Le racisme est-il d’abord un attribut des individus ou des institutions — un état mental fait de croyances et d’affects ou un système social ? Toute discrimination raciale est-elle inévitablement raciste ? Est-elle immorale et injuste même dans les cas où elle ne serait pas entièrement irrationnelle ? Enfin, la discrimination positive est-elle justifiable ? Telles sont quelques-unes des questions abordées dans ce recueil, qui propose une introduction au champ d’investigation que la race, le racisme et les discriminations constituent pour la philosophie — ici envisagée dans son articulation avec les sciences sociales. Il réunit dix textes majeurs, presque tous inédits en français.